Enfin, le fameux départ est arrivé... le billet pour Santiago en poche, départ annoncé pour le 14 novembre 2010, pratiquement 4 ans après mon départ pour le tour du monde. A la recherche de mon Eldorado à moi, ma cité des Dieux.

Wednesday, April 13, 2011

Remontée vers le nord côté argentin en compagnie d'un philosophe chilien

A la douane Argentine de Futaleufu je rencontre un homme chilien Marco (pour respecter l'anonymat de la personne, le nom a été changé !), drôle de rencontre s'il en est une.
Marco est professeur de philosophie et partage son temps entre Paris, où il posséde un appartement dans le Marais (ben oui quoi !) et Santiago. Il parle donc parfaitement français ainsi qu'anglais, vue qu'il a partagé ses études entre la France et l'Angleterre.
Il vit six mois par an à Paris et six mois à Santiago où il enseigne à l'université Catholique.
Il posséde toujours un léger accent hispanique lorsqu'il parle français ce qui est loin d'être dépourvu de charme !
Il avait une semaine de libre et a donc décidé de se faire un petit trip avec sa nouvelle moto BMW.
Je l'ai entendu plus tôt (avant de savoir tout ça) poser des questions sur un parc argentin à mes voisines dans la queue, le Parque Nacional Los Alerces, qui se situe juste un peu après la frontière. Apparemment une route le traverse, ceci m'intéresse car c'est dans la direction que je veux prendre (je pense passer la nuit à El Bolson dans le même hostal où l'on avait dormi avec les filles, celui sans les punaises qui était très sympa).
Lorsqu'on commence à discuter avec Marco on se met d'accord pour se suivre plus ou moins, il me demande un lieu où passer la nuit à El Bolson et je lui indique tout naturellement mon hostal.
Je suis tellement rodée esprit routard, que je n'ai pas réfléchi une seconde en me disant que ce type de profil ne dormait pas dans des hostals....
Il  y'a plusieurs sujets sur lesquels je n'ai pas trop réfléchi....

La route traversant cet immense parc de 200'000 hectares est magnifique, elle longe trois lacs, lago Futalaufquen, lago Verde et lago Rivadavia. On trouve tout type d'hébergement dans ce parc tellement il est immense, ça va du camping à l'hotel boutique de luxe.

Je prendrai un jeune couple d'argentins qui font du stop, ils viennent de Buenos Aires (comme tout argentin que je rencontrerai en vacances dans les divers hostals où je resterai) et sont très sympathiques, je remarque tout de suite la différence de mentalité avec les chiliens, moins collé l'un à l'autre déjà ! un des deux est monté à côté de moi, et pas les deux à l'arrière comme ça m'est arrivé très souvent au Chili avec les couples que j'ai pu prendre en stop!
Ils semblent aussi avoir une vie sociale.
Je les laisserai peu avant El Bolson, j'arriverai à mon hostal avant Marco et tout naturellement me  prendrait un lit dans le dortoir.
Marco qui arrivera une bonne demi heure après moi demandera une chambre privée, Dieu merci la majorité des hostals disposent de chambre privée.
Une fois la douche prise nous irons diner dans un resto du coin, j'apprendrai entre autre que cette année, exceptionnellement il va passer 3 mois à New York pour participer à un congrés. Sa vie me parait fort attrayante et le personnage est plutôt sympathique.
Le lendemain nous faisons route pour Bariloche où la encore j'ai prévu de rester à l'hostel où j'étais avec Elie. Marco m'a demandé si on pouvait partager une chambre mais une fois arrivée sur place, la seule chambre qu'on me propose pour deux personnes ne me convient pas et je reprend un lit dans le dortoir (ouaip ouaip pour le moment je continue à esquiver tout potentiel danger). Je profiterai de cette journée pour aller me renseigner au commissariat si par hasard ils n'avaient pas retrouver mes papiers, mais non rien!
Je retrouve Marco en fin d'après midi, il m'entraine vers le seul musée de Bariloche (merde je voulais faire les boutiques) qui est plutôt sans intérêt.
On décide de se faire un apéro dinatoire et de profiter des bons produits qu'offre l'Argentine (par rapport au Chili) pour trouver du bon fromage et de la bonne charcuterie. On invitera un couple de français qu'on a rencontré à notre arrivée à l'hostal.
La soirée sera très sympa, pleine de nouvelles histoires de tout un chacun, le vin coulera à flots, l'hostal ce jour là est bourré de français, c'est la troisième fois que j'y suis et je n'ai jamais vue ça. Marco me fait la remarque, ben ouais, je sais mais j'y peux rien moi !

Vers deux heures du mat je vais me coucher discretos, j'en peu plus, je suis telle une outre de vin!
Dure le réveil le lendemain matin...quand je vois la tête de Marco je me dis qu'il y'a pire !
il m'annonce de but en blanc qu'il a fait un rêve très très sympa avec moi....hum, hum....
et la route qu'il pense faire aujourd'hui, toujours vers le nord en longeant le Chili, qui passe par San Martin de los Andes, Junin  de los Andes, Aluminé puis il passera la nuit à Villa Pehuenia, situé à côté du poste frontalier Icalma. Aprés il tracera sur Santiago.
Je regarde la carte, ça le fait, ça me laisse juste au nord de Pucon, je peux me faire une jolie route le lendemain du côté chilien qui fait le tour de quelques lacs avant d'arriver à Pucon. Je suis; Marco sourit ravie....on a réservé cette fois ci une véritable auberge sur le lac à Villa Pehuenia, une chambre....
Pucha, m'énerve à me chauffer lui et de toute manière on est deux adultes et on fait de mal à personne...
or so I thought !
La route est magnifique comme d'habitude. On voit entre autre le volcan Lanin au loin, on rencontre des gauchos en plein travail avec leur bétail, on longe des torrents, je vois mes premiers araucarias, l'arbre national chilien. Honestly, what a fucking life !
J'apprécie aussi énormément la compagnie de Marco, le fait que chacun ait son véhicule, sa liberté, mais de savoir que le soir venant on se retrouve au même endroit. Cela fait trois jours qu'on se suit, chaque jour on en connait un peu plus sur la vie de l'autre, on a le même age, j'ai quelqu'un à qui parler mais dont je ne suis pas responsable et je savoure ces instants.
Arrivée à Villa Pehuenia : l'auberge est situé au bord d'un lac. Nous arrivvons alors que le soleil se couche.La chambre est très sympa et je suis ravie lorsque je découvre qu'il s'agit d'un loft avec donc deux lits sur deux niveaux différents!
Après un diner bien arrosé, j'en ai besoin, on se retrouvera en toute bonne logique dans le même lit...et là j'apprendrai qu'il a une nana depuis dix ans !! et qu'il ne me l'a pas dit avant parce que je ne lui ai pas posé la question !! what a joke !
donc, vue le moment tardif auquel j'ai été en possession de cette information cruciale, les choses se  sont déroulées comme elles devaient le faire à ce stade là.
Conclusion : à 42 ans j'ai fini par "coucher" avec un mec maqué !! moi qui avait jusque là un jolie tableau propre
Dorénavant : je poserai la question ! ainsi que de savoir quel type d'hébergement la personne recherche !
Malgré cela j'ai énormément apprécié la compagnie de Marco et la seule chose que je regrette c'est d'avoir perdu une opportunité de garder un tel contact.
Cette écartade à mon leitmotiv de ne jamais toucher aux hommes maqués, n'a fait que confirmer mes croyances, ça ne sert à rien, c'est insipide et on perd une oppportunité si la personne est vraiment intéressante de laisser l'histoire se développer en amitié avec un couple. Vue le peu que j'ai appris sur la compagne de Marco, j'ai perdu l'opportunité de rencontrer une personne avec qui je me serai surement bien entendu et qui avait un parcours de vie très intéressant.

vue de la chambre 

Si vous êtes resté sur votre faim, ne vous inquiétez pas, l'Argentine arrive bientôt et avec elle l'homme !

Tuesday, April 12, 2011

Deux femmes sur la Carretera Austral


Le retard que j'ai pris sur mon blog me semble gargantuesque ! mon devoir de voyageuse écrivaine a été bafoué......il s'est passé tant de choses....tant de rencontres...
Ce voyage a enfin pris sa véritable dimension; ma voiture est devenue un compagnon à part entière, les rencontres se sont succédées, ....je suis aujourd'hui à Buenos Aires où je loue un appartement pour deux semaines. Il est temps de reprendre mon clavier.

Nous nous étions quitté le 30 janvier, je partais enfin vers le sud rejoindre dans un premier temps Elie, jolie femme française que j'avais rencontrée lors d'une chevauchée près de Pisco au Chili. Je devais la retrouver à Bariloche en Argentine, puis nous devions faire la Carretera Austral au Chili, sans aucun doute la route la plus mythique de l'Amérique du Sud.
En un mois j'ai parcouru plus de 10'000 km et je ne me lasse toujours pas d'être sur la route au volant de mon fidèle destrier.
J'ai donc déjà traversé une première fois la frontière entre le Chili et l'Argentine au niveau de Villa La Angostura, petite ville touristique située un peu au nord de Bariloche, de l'autre côté du lac Nahuel Huapi.
La route entre Osorno, du côté chilien, et ce poste de frontière est magnifique. La cordillière des Andes me dévoile certains de ses volcans et de ses lacs qui brillent  sous les rayons de cette belle journée ensoleillée. Tout est immense, nous ne sommes plus sur le continent européen mais sur un continent aux proportions gigantesques.
Le soir du 1° février je retrouve Elie que je vais chercher à la gare routière. Elle vient de se taper 24 heures de bus en venant de El Calafate (ville du sud d'où on peut admirer le fameux glacier El Perito Moreno). Elle s'est faite une entorse au parc Torres del Paine et ne peut donc pas trop abuser de la marche.
Dans l'hostel où nous restons deux nuits, nous rencontrons une Tchèque de 35 ans, Marketa qui nous suivra pendant quelques jours.
Aprés Bariloche, direction El Bolson où nous passerons trois nuits. Sympathique ville hippie au sud de Bariloche, la première nuit fût dans un hostel pourri dans lequel Elie et moi avons choppé des punaises de lit...très mauvaise réaction allergique de ma peau, du coup je suis allée à l'hopital pour me faire faire un petit shot gratuit antistaminique.
Avec Marketa on est montées au cerro Piltriquitron (2'284 m) histoire de commencer à se mettre en jambes. Du haut de son sommet on a vue sur le Chili d'un côté et sur l'Argentine de l'autre, le chemin pour y accéder et assez facile mais l'altitude freinera énormément notre cadence. Par contre le fait d'être seules donne un côté irréel à l'endroit. Le lendemain, nous feroons quelques emplettes au marché artisanal hippie toutes les trois, avant de reprendre la route le dimanche. El Bolson est vraiment un lieu très agréable dans une région magnifique offrant de nombreux treks.
Nous partons en direction la petite ville de Perito Moreno (à ne pas confondre avec le glacier) qui se situe à moins de 50 kms de la frontière chilienne, de l'autre côté : la Carretera Australe.
Peu avant d'arriver à Perito Moreno nous croisons 4 motards Mâles Uruguayens dans une station essence, comme par hasard ils s'arréteront dans le même hotel que nous un peu plus tard. Nous dinons donc tous ensemble....ils sont mariés pour la plupart, ce qui ne les empéche pas de chasser ! apparemment ce soir là ils rentreront bredouilles mais on aura passé un bon moment ensemble.
Le lendemain après avoir laissé Marketa à Los Antiguos, petite ville frontalière sur le lac Buenos Aires, nous nous apprètons à passer la douane avec Elie...et là damned, je réalise que j'ai perdu tous mes papiers de voiture, sans doute dès le premier jour de mon entrée en Argentine. Par chance j'ai un papier que j'ai imprimé qui semble faire l'affaire pour prouver que je suis la propriétaire du véhicule, néanmoins je n'ai plus rien pour prouver que je suis assurée au tiers (assurance obligatoire au Chili) ou que ma voiture a payé la taxe de circulation (l'équivalent de notre ancienne vignette), mais bof, après 24 heures d'énervement je finirai par laisser pisser jusqu'a mon retour à Santiago, soit un bon mois plus tard !!
Nous entrons sur le territoire chilien à la hauteur de Chile Chico, nous roulerons jusqu'à Cochrane en longeant la côte sud du lac General Carrera (qui s'appelle Buenos Aires du côté argentin), soit environ 200 bornes.
Rencontre avec le magnifique Rio Baker, rivière glaciaire a la couleur incroyable bleu turquoise, je n'avais jamais vue ça avant. Les montagnes sont surtout présentes au début, puis au fur à mesure qu'on approche de Cochrane elles s'adoucissent.
Le soir avec Elie on finira bien pompette après deux pisco sours dans un petit resto du coin.On a pris une chambre chez l'habitant, tenu par un petit homme qui me semble un peu sale, pervers et totalement subjugué par Elie.
Il gigote dans tous les sens à chaque fois qu'elle lui parle. Un petit bonhomme moustachu qui ne m'inspire pas!
Le lendemain on reprend la route pour aller jusqu'à Villa O'Higgins, le point final de la Carretera Austral. Sur la route on découvre de nombreux arbres morts, silhouettes décharnées levant leurs membres atrophiés vers le ciel....témoignage de l'avidité et la bêtise humaine. L'homme en arrivant sur ces énormes territoires au début du XX°siècle a tout brulé afin de pouvoir utiliser les terres pour ses cultures...rien n'a repoussé, les glissements de terrain ont fait des ravages et changés par endroit le cours des rivières, la rondeur des collines; ne reste que ces arbres pétrifiés qui hantent toute cette région appelée Tierra del Fuego.
Ce nom, Terre de Feu, a pour origine ces fameux incendies de forêts que l'homme a provoqué fin des années 1930, ces feux étaient visibles depuis la côte Atlantique, soit de l'autre côté des Andes....
Je ne comprends pas pourquoi l'être humain a persévéré son massacre sur une telle surface, il a bien dû se rendre compte à un moment du crime qu'il était en train de commettre.
La route entre Cochrane et Villa O'Higgins est coupée en partie par un lac que nous traversons gratuitement à l'aide d'une barge, là nous rencontrons Jérome, un français de 38 ans en vadrouille qui voyage en faisant du stop. Sympathique personnage qui nous accompagnera pendant 2 jours et dont l'humour nous divertira énormément.
Le capitaine du bateau nous montrera quelques techniques de manoeuvres qu'Elie essaiera d'appliquer avec soin. Sur la route nous croisons parfois des vaches ou chevaux bien gras, des cascades, des rivières, des lacs, des arbres pétrifiés, des cyclistes courageux, des voitures accidentées, .. bien que le chemin soit en assez bon état il faut sans cesse être vigilant car on peut vite déraper. Nous verrons de nombreux accidents au cours de ce voyage, à chaque fois la voiture se plante toute seule et la plupart du temps il s'agit des pickup rouge qui sont les voitures typiques de location. Les citadins chiliens viennent ici, louent ça et se prennent pour des pilotes du Paris Dakar...le mélange est désastreux.
 De Villa O'Higgins nous ferons une croisière avec Elie sur le lac O'Higgins qui durera une journée entière, elle nous emménera au glacier du même nom. Nous verrons des icebergs flotter...les premiers de ma vie, pucha !!
Néanmoins la navigation est longue, la croisière dix fois trop chére et en plus on se tape une énorme famille chilienne (ils doivent être une trentaine) qui semble se prendre pour les rois du monde. Certains des fréres font peur à voir. Un peu la gueule de tortionnaire. Une beauté froide....glauque.
Les maisons en bois de Tortel
Pouf pouf, nous revoilà sur le chemin du retour, direction le nord, on embarque Jérome au passage. On fait une petite bifurcation sur Tortel, village sur pilotis. Puis retour sur Cochrane où on s'arrétera à nouveau chez le petit pervers, Jérome nous quittera pour de bon à ce moment là, il repart sur l'Argentine.
Depuis notre entrée au Chili nous avons pu jouir d'un temps absolument magnifique, lorsque nous étions à Villa O'Higgins on nous a dit que cela faisait plus de deux ans qu'ils n'avaient pas atteint de telles températures (avoisinants les 25/30°C, impressionant quand vous êtes en face d'un glacier).
Le lendemain route pour Coyhaique, soit environ 350 km. Nous retrouvons notre beau Rio Baker avec sa magnifique couleur turquoise. Petite pause à Puerto Tranquillo pour prendre un bateau moteur et aller admirer les formations de marbre sur le lac General Carrera, les fameuses Cuevas de Marmol. Même Elie qui commence à en avoir marre de toute cette foutue eau semble admirative devant ces murs de marbre, la varapeuse qui est en elle chatouille ses mains qu'elle approche avec envie de ces belles parois.
Arrivées à Coyhaique on se logera à l'hostal Salamanders, un espèce d'énorme chalet dans une pinéde. Magnifique endroit où nous rencontrerons Maria, originaire de Santiago qui ne sait pas rouler les R (le rêve pour moi qui a tant de mal à le faire), elle est là depuis plus de vingt, elle a une cinquantaine d'années et nous raconte un peu sa vie.
Elle avait trois enfants avant qu'une leucémie emporte une de ses filles, elle a passé trois ans à Santiago seule avec elle pour combattre la maladie, elle perdra la bataille et se perdra presque dans le procédé. Elle se sentira comme une étrangére lors de son retour à Coyhaique dans sa famille. C'est la propriétaire de l'hostal ou nous sommes, une espagnole, qui participera à son sauvetage. Depuis elles se rendent mutuellement service.
Au coin du poêle Maria, Elie et moi partageons des bouts d'histoires, des bouts de vie. J'aurais aimé rester plus longtemps pour connaitre plus ce personnage et d'autres qu'elle raconte, comme la propriétaire de cet hostal qui est tombé amoureuse d'un client français qui avait décidé de tout claquer à l'age de cinquante ans après avoir froler la mort lors d'une crise cardiaque. Un ingénieur de la NASA....
Autre rencontre : deux jeunes fréres du Colorado qui sont là  pour aider leurs parents à s'installer dans la région. De beaux garçons d'une vingtaine d'années, intelligents, sains et généreux.
Et puis, et puis.....
J'aimerai Coyhaique, grande bourgade ou petite ville perdue au sud de l'Argentine, entourée de collines et d'eaux, aux personnages incongrus, si proche d'une nature sauvage et pont essentiel vers la "civilisation" via son aéroport.
Point de départ pour de nombreux touristes qui souhaitent découvrir la région.
On ne reste pas longtemps, que deux nuits, Elie commence à vraiment se lasser de cette région et à hâte d'être ailleurs. Direction Chaiten à 420 kilomètres au nord. Départ sous la pluie. Malgré ce temps grisatre on peut voir que la nature est en train de changer, elle a un côté tropicale, la route se retrouve enclavée entre des collines luxuriantes avant de faire enfin place à une plaine qui devient grisatre au fur et à mesure qu'on approche Chaiten. Ce sont les cendres du volcan Chaiten dont la dernière eruption date de février 2009.
Arrivées dans ce village, nous découvrons une ville morte, certaines maisons sont à moitié enfouies sous des cendres... Elie et moi restons abasourdies devant ce spectacle.
Le volcan Chaiten est entré en éruption une première fois en mai 2008, alors qu'on pensait qu'il était éteint, il a craché lors de cette première éruption l'équivalent de 20 cm de cendre sur toute la région et a causé le déviement du rio Blanco, qui a inondé à son tour le village laissant une couche de boue volcanique sur une bonne partie. En Mai 2009 une seconde éruption a eu lieu. Suite à celle ci le gouvernement a décidé d'abandonner la ville et de la reconstruire 10 km plus au nord.
Seuls quelques irréductibles villageois sont restés dans ce village mort vivant.
Néanmoins c'est toujours de là qu'on peut prendre un bateau pour aller à Puerto Montt ou sur l'ile de Chiloé.
Elie se book une place sur le bateau du lendemain qui part pour Puerto Montt, pour cette nuit nous réussissons à trouver un cabaña à louer pour pas trop cher. On se réfugie autour de notre poêle qui rend le lieu un peu plus gai. Derniére nuit ensemble car demain nos chemins se séparent.
Le lendemain matin je dépose Elie à l'embarcadére et m'appréte à prendre la route pour Caleta Gonzalo 57 km plus au nord, afin de visiter le magnifique et célébre parc national Pumalin qui appartient au richissime américain Tompkins. Je prends un couple de chilien qui viennent de débarquer du bateau. Daniela et Pedro sont fort sympatiques et semblent plus curieux et courageux que la moyenne des chiliens. Pedro parle français et a déjà voyagé en France. Je passerai la journée avec eux, nous ferons plusieurs sentiers du parc.
S'est vraiment très beau, la forêt pluviale tempérée posséde un côté tropicale ce qui rend très difficile de croire qu'il existe un véritable hiver ici.


Je découvre mes premiers Alerces, arbres natifs de la région qui ont été décimés lors de la colonisation, ils peuvent atteindre plus de mille ans, certains ici en ont 3000.....ils sont immenses, majestueux, d'une autre ère. Tompkins a pour vocation de préserver cette flore, son parc représente l'une des forêts pluviales tempérées les plus riches au monde au niveau de sa biodiversité. C'est aussi l'unique endroit où on peut encore voire des alerces aussi vieux ce qui est assez triste en soit.
Le volcan Chaiten a recouvert de ses cendres une partie du parc mais la majorité reste intact. Le parc n'a néanmoins réouvert ses portes qu'en décembre dernier, soit le 25/12/2010.
L'un des objectifs de Tompkins est aussi de rendre ce parc accessible à une majorité de gens afin de sensibiliser le plus grand nombre. Tous les campings et l'accés au parc ont donc des prix plus que raisonnables (l'entrée au parc en soi est gratuite), ce qui est d'autant plus agréable que les sites sont toujours superbement entretenus.
Je conduirais Pedro et Daniela a un de ces campings. Pour une somme dérisoire, ils sont sur un site avec une vue imprenable sur le volcan et un glacier....une pelouse toute bien tondue sur une petite superficie, quelques  abris pour les repas et des sanitaires, le plus beau c'est qu'ils ont tout ça pour eux tout seul, il n'y a personne d'autre !
Toute la journée a été ainsi, non seulement la nature était magnifique, les sentiers superbement entretenus, mais il y'avait très peu de monde, voire personne, le luxe absolu sur une terre surpeuplée !
Je les laisserai là et repartirai en direction de Chaiten pour m'arréter à Santa Barbara, bourgade de quelques barraques située en bord de mer, d'où j'ai lu qu'on peut apercevoir des familles de dauphins pécher tous les soirs....ainsi que des petits lobos del mar.
La plage avec son sable volcanique me rappelle certaines plages autour d'Auckland en Nouvelle Zélande. Elle est superbe avec la jungle qui semble tomber en cascade sur son rivage. Les dauphins, plus spécifiquement des toninas, sont bien au rendez vous au crépuscule, un peu plus tard une famille de lobos del mar fait aussi son apparition.
Je rencontrerai sur la plage une équipe de chercheurs scientifiques argentins qui étudient les abeilles. A ma grande surprise ils ne connaissent pas le nom de Tompkins et ne sont absolument pas au courant que le parc appartient à un milliardaire américain, fervent défenseur de la nature.
Je dormirai dans une grande batisse appartenant à une famille locale qui lors de mon apparition s'est mise à éclater de rire, apparemment pour les membres de cette famille, une femme étrangére de surcroit, voyageant seule sur ce type de route fait partie de la 6° dimension, tout simplement impossible ! la grand mère me demandera même comment je fais si j'ai une crevaison...ben, .....rien ! j'attends qu'un autochtone passe non ?!!!
Le lendemain je décide de commencer mon ascencion vers le nord via l'Argentine, donc direction Futaleufu pour passer la frontière, soit 150 km un peu plus au sud. Cela me fait arriver à la hauteur d'Esquel en Argentine.


Derniers auto stoppeurs : un couple d'une cinquantaine d'années de Chaiten, un jeune chilien de San Pedro de Atacama spécialisé dans les volcans et deux israeliens faisant leur typique voyage une fois le service militaire terminé.
Dernier regard sur cette fameuse Terre de Feu, le volcan Chaiten, la carretera Austral qui m'aurat laissé la traverser quasi dans son intégralité...
On est le 15 février.
Une page qui se tourne, une autre s'ouvre....

Friday, January 28, 2011

Salar de Uyuni tour


Le samedi 15 janvier nous voilà partis en mini bus pour la frontière Bolivienne située à une cinquantaine de kilomètres de SPA. Le poste de frontière bolivien, situé à environ 4000m, est une simple bicoque de béton au milieu de rien. Là s'accumule divers mini bus tels que le notre, déchargeant/chargeant son lot de touristes, mais aussi toute une multitude de 4x4 type Toyota Land Cruiser.
Nous sommes 6 touristes par 4x4 + le chauffeur/guide. Soit un devant à côté du conducteur, 3 au milieu et 2 sur la dernière étroite banquette.
Notre voiture est constituée de la petite famille française, Thomas, Laetitia et Arnaud, ainsi qu'un jeune couple belge en voyage pour 9 mois, Philippe et Joëlle. Je suis donc la doyenne, situation à laquelle on finit par s'habituer avec résignation ! Poukram où sont donc mes 30 ans !!
Après avoir pris un petit déjeuner servi à côté de nos mini bus respectif et d'avoir essayer de trouver une planque pour faire pipi dans ce paysage dénudé, nous voilà parti dans notre Land Cruiser de 1997 qui essaiera tant bien que mal de nous empoisonner avec ses reflux de gaz d'échappement.
Notre guide, un jeune bolivien de 25 ans, s'appelle Eber. Il a une belle tête malgré le fait que le soleil d'altitude est déjà marqué son visage. Un beau sourire qui viendra souvent illuminer son visage.
La couleur de l'eau est en train de changer

Pour cette première journée, nous allons pouvoir admirer plusieurs lagunes notamment une qui changera de couleur sous nos yeux, passant d'un bleu foncé à un bleu lagon caraïbes et surtout la Colorada à proximité de laquelle nous passerons la 1° nuit à plus de 4000m. Nous allons aussi pouvoir contempler un nid de geysers crachant des boues de diverses couleurs (grises, ocres, rosés, jaunâtres). Nous traverserons le désert de pierres de Dali, ensemble de rocher sur une dune rappelant ceux qui figurent parfois dans les tableaux du dit peintre.
Nous aurons aussi droit à un pneu crevé peu après notre départ, nous en profiterons pour faire une pause pipi car la providence a voulu qu'un gigantesque pneu se trouve là, dans lequel nous les girls allons pouvoir cacher la nudité de nos postérieurs.
Laetitia à peine remise de son mal d'altitude à SPA ne supportera hélas pas cette nouvelle épreuve et verra l'arrivée à notre auberge en milieu d'après midi comme une bénédiction. Nous souffrirons tous d'un mal de crane plus ou moins fort.
Néanmoins ceci ne nous empéchera pas d'aller nous promener et d'admirer le jeu des lumières du soleil couchant sur la Laguna Colorada avec ses multiples flamants roses que nous mitraillerons avec nos appareils photos. Laeti pendant ce temps fera dodo dans la voiture avec Eber en nous attendant. Cette lagune de 60km² doit sa couleur rouge rouille au résultat produit par le vent et le soleil de l'après midi sur les nombreux micro organismes qui vivent à l'intérieur. Dans la matinée cette lagune a une couleur relativement ordinaire. Elle fait moins d'un mètre de profondeur et l'algue rose qui recouvre son fond sert de nourriture aux flamands roses (James, Chilien et Andins), 40 autres espèces d'oiseaux y ont aussi élus domicile.
Notre auberge posséde un confort fort sommaire et à mon avis côté hygiène ça doit pas être trop ça non plus. Les indiennes andines typiques nous servent notre repas, certaines ont l'air fort rebutées par notre présence, elles ne répondront à aucun de nos signes de politesse. La vie d'altitude est rude et j'ai souvent pu constater que les indiens qui peuplent ces endroits sont extrêmement austères.
Vue qu'il n'y a pas de tout à l'égout, nous jetons le papier hygiénique dans des corbeilles posées à côté de chaque cuvette, néanmoins celles ci ne seront pas changées et le lendemain matin elles débordent de toute part vue qu'il n'y a que 3 toilettes pour environ 4 chambres de 6 personnes. Beurk !
Le lendemain matin, la miss Laeti semble avoir repris qq couleurs même si ce n'est toujours pas la grosse péche. Nous découvrirons par la suite que la majorité des touristes souffrent plus ou moins intensément de l'altitude, certains rares cas nécessitent un transfert immédiat en hopital quand le conducteur a le réflexe de saisir la gravité de la situation (une personne est décédée il y'a environ un an de cela, le chauffeur restant persuadé que le mal allé passer).
Au menu d'aujourd'hui, le fameux "arbol de piedra" que tout le monde passant par là a pris en photo (n'est pas soeurette ?), 5 lagunes, un volcan, une voie de chemin de fer, des flamands, un renard, une vizcaya (lapin/rat), des vicuñas (même famille que le lama mais plus fine et sauvage) et surtout un accident qui nous fera perdre deux bonnes heures.
Une autre jeep a perdu sa roue avant droite, nous sommes les premiers à arriver sur les lieux de l'accident, l'un de ses passagers, un allemand Haiko que je connais vue que nous étions dans le même dortoir à SPA, à arrêter notre voiture pour nous avertir. Il est complètement paniqué et ne voudra plus remettre les pieds dans sa jeep même une fois celle ci réparée.
Les autres passagers on l'air beaucoup plus calme, en fait des boulons serrant la roue avant se sont dévissés à force d'être secoués dans tous les sens, la roue s'est donc carapatée, heureusement ils ne roulaient qu'a 12km/h à ce moment là, donc aucun bobos.
Nous devrons nous serrer pour lui laisser une place pendant que ses compagnons de route reprendrons le chemin dans leur jeep.
C'est une autre compagnie qu'il avait prise (Pamela Tours), à déconseiller fortement. Ils devaient se serrer à 6 derrière car leur conducteur était avec sa femme et son enfant, la place à l'avant était donc prise. On fait énormément de route sur ce tour, si comme nous toutes les personnes dans le groupe sont grandes, on est très vite mal à l'aise. Donc le fait d'avoir une place à l'avant est important.
Thomas a fait la tête jusqu'à ce qu'on dépose Haiko devant son hostal le soir venu!
tempête de sable !

Quant à nous nous avions encore une heure de route pour arriver à notre hotel de sel, un luxe incroyable par rapport au soir précédent ! au lieu d'un dortoir c'était des chambres de deux lits, il y'avait des douches chaudes ! l'endroit était beau (nous avons énormément regretté de ne pas le voir de jour, avec le retard que nous avions pris, nous ne sommes arrivés que la nuit tombée et le lendemain nous sommes partis avant le levé du soleil).
Pendant le dîner, lors d'une conversation sur certaines plaintes extrêmement superficielles que certains touristes peuvent émettre (sur le confort, la nourriture, etc), Joëlle commentera tout naturellement "ça c'est les vieux de 40 ans qui font se genre de commentaires !", assise juste à côté d'elle j'explose de rire tellement la situation est cocasse, surtout qu'elle ne réalise pas sa bourde avant de me voir ainsi ! là elle prendra un fard tout en me disant que moi je ne faisais que 35 ans et qu'on oubliait que j'en avais 42 !

Lors du couché, ce fût un plaisir de se glisser dans des draps propres (la nuit d'avant j'avais préféré dormir dans mon sac de couchage plutôt que de me glisser dans leurs draps, ainsi que le couple belge !). Nous dormirons tous très bien mais pas assez car le lendemain le levé est à 4h30, nous devons être sur le salar d'Uyuni avant le levé du soleil. Laeti semble enfin être elle même et fait plaisir à voir.


Après une heure de voiture environ nous nous arrêtons enfin sur ce fameux Salar d'Uyuni. Du blanc à perte de vue, des collines au loin, quelques îles parsèment aussi cette immensité blanche. Nous sommes sur le plus haut et le plus grand des salars du monde (2 fois plus grand que celui de Salt Lake aux US), à environ 3700 m d'altitude et faisant entre 12.000 et 9.000 km², la couche de sel fait entre 2 et 20 mètres de profonde.
Tout est bleu nuit, puis petit à petit cela se transforme en bleu très clair.
Mes compagnons de route mitraillent à tout bout de champ, essayant notamment de réussir ces fameuses photos perspectives ! Joëlle et Fifi ont même deux marionnettes qu'ils trimbalent partout et photographie (tel le nain dans Amélie Poulain). J'adore ces deux belges ! ils sont constamment de bonne humeur et s'enthousiasment pour tout.
Pendant ce temps, Eber ronfle ferme dans la voiture !
Après une bonne heure et demi, nous voikà repartie pour l'île aux cactus, là nous prendront notre petit déjeuner tout en contemplant un petit match de foot qui s'improvise sur le salar, un flambeur bolivien en Hummer (what a joke !), et de nombreux touristes s'exerçant à faire ces fameuses photos en perspectives.
L'île en elle même est intéressante, un rocher rouge recouvert d'immenses cactus faisant plusieurs mètres de hauteur. De son sommet on contemple mieux l'immensité du salar.
Gravité du Salar équivalente à celle de la lune : I believe I can fly, I beleive I can touch the sky..

Il ne nous reste plus beaucoup de temps hélas, nous repartons pour arriver aux abords du salar, nous déjeunons là dans un petit village touristique Pisiga, puis après route sur Uyuni.
Cette ville nous parait très sale et extrêmement lugubre. des déchets volent un peu partout, tout est aride, triste.
Le cimetière des trains reflètent bien cette ambiance, il y'a une certaine beauté dans ce lieu, une tristesse. Il signe parfaitement le mot "Fin" de notre aventure.
Nos chemins se séparent ici, mes compagnons continuent en Bolivie alors que je retourne à SPA. J'ai passé de très bons moments avec eux, j'ai eu de la chance de tomber sur un bon groupe.

Moi, Joëlle, Laeti, Arnaud, Thomas

Après deux petites heures, une autre jeep me ramènera ainsi que 3 autres personnes. Nous passerons une nuit près de la Laguna Colorada, puis le lendemain midi nous serons de retour à SPA.
Je passerai une nuit là dans mon petit hostal Sonchek, cette fois je me suis réservée une chambre seule histoire de souffler un peu. Je suis toute poussiéreuse et fatiguée mais je m'inscrirais quand même au tour de la Vallée de la Lune. Le lendemain je repars sur Calama où je déjeune avec le frère de Danny qui vit ici, puis 17 heures de bus pour La Serena où je passerai une nuit chez les parents de Danny avant de reprendre la route avec Bling Bling pour Santiago où je dois voir la chienne que je vais sans doute adopter et aider Danny à déménager certaines de ses affaires sur Buin.
Suite : le Sud !



Wednesday, January 26, 2011

San Pedro de Atacama


Mercredi 12 janvier, début d'après midi, je pose mon pied sur le sol poussiéreux de ce "world famous" village : San Pedro de Atacama (SPA).
Village oasis à 2436 m, constitué de maisons d'adobe aux couleurs beige/rosé, avec ses rues en terre/poussière. Il est situé dans la vallée du Rio San Pedro dans le désert d'Atacama considéré comme le plus aride du monde.
Ce village doit sa célébrité essentiellement au fait qu'il est le point de départ pour de nombreuses excursions (notamment le Salar d'Uyuni en Bolivie), néanmoins sa tranquillité, son côté international, ses maisons et sa magnifique petite église datant du XVII° siècle, en font un lieu à part. L'aspect touristique a attiré beaucoup de restaurateurs, hôteliers divers, ce qui fait qu'on peut y déguster des excellentes pizzas, tartes au chocolat, etc pour des prix relativement modique.

Je m'installe à l'hostal Sonchek détenue par une slovénienne. L'hostal est constitué de plusieurs petites cabanes d'adobe, donnant sur une cour interne en pierre mais possédant aussi un patio à l'arrière avec quelques hamacs et des tables. Les filles qui s'occupent de nous sont toutes très sympathiques.
J'ai rencontré dans le bus une petite famille française, deux frères, Arnaud et Thomas, et la polola de Thomas, Laetitia. Ils ont entre 25 et 30 ans. Ils viennent plus ou moins d'arriver de France et ont un mois pour aller de Santiago à Lima, tout comme moi ils veulent faire le tour de 3 jours au Salar d'Uyuni. Nous nous inscrirons dans la même agence "Estrella del Sur" pour le faire ensemble.

Je passe ma première après midi à fainéanter, prendre mes marques et à m'inscrire à des tours.
Dès le lendemain matin, levé à 3h30 du matin, départ à 4h00 pour aller voir le réveil des Geysers del Tatio situés à environ 100 km plus au nord.
Nous arrivons vers 7h00 du matin dans ce paysage lunaire, nous sommes à 4321 mètres et il fait - 8 °C. J'aurai du mettre mon collant car mon jean n'est pas suffisant, pour le reste ça va, j'ai un bonnet en laine, trois couches sur le torse et mes gants en soie.
Au levé du soleil, avec les différences de températures, les geysers se réveillent en crachant de l'eau généré par des flux violents de vapeur qui peuvent aller jusqu'à 10 mètres de hauteur. Ce terrain géothermique est constitué de 40 geysers, 60 sources d'eau chaude, et 70 fumerolles sur une surface de 3 km².
On a l'impression de se retrouver dans un paysage d'apocalypse néanmoins les centaines de touristes créent une note humour.

Nous sommes de retour à SPA vers midi. Je retrouve ma petite famille française qui m'apprend que Laetitia souffre énormément du mal d'altitude et qu'ils ont donc décidé de repousser le tour d'Uyuni d'une journée. Décidant de faire de même je m'inscris à un autre tour pour le lendemain via l'agence Desert Adventure.
Le tour "Lagunas altiplanicas y Salar" nous fera passer par le village de Toconao (40 km de SPA) constitué uniquement de maisons en pierre volcanique blanche : la liparita, donnant au village un aspect très différent des autres. Cette pierre est similaire à la pierre ponce mais un peu plus lourde, c'est aussi un excellent isolant. Le Quebrada de Jere se trouve juste à côté de Toconao, c'est une oasis verdoyante où on cultive toute sorte d'arbres fruitiers, au fond de sa gorge court une eau cristalline.
Nous bifurquerons ensuite sur le Salar d'Atacama, 3° salar plus grand du monde (après celui d'Uyuni en Bolivie et de Salt Lake aux US). Riche en minéraux, notamment le borax, potassium et 40% des réserves de lithium, le Salar est un lieu de résidence de 3 des 5 espèces de flamands roses, l'Andin, le Chilien et le James (uniquement en hiver).
La Laguna Chaxa se trouve dans le secteur de Soncor du Salar. Soncor est composé de lagons et marécages. Sur la surface du Salar, on observe des croûtes de sel générées par l'accumulation des cristaux produit par l'évaporation des eaux salées souterraines, certaines peuvent atteindre 70 cm de hauteur. On trouve aussi des lagons boueux peu profonds, tel la Laguna Chaxa, où les flamands roses, ainsi que d'autres volatiles, trouvent leur nourriture.
En continuant vers le sud, à 110 km de SPA et à 4000 m d'altitude, se trouve les lagunas Miscanti et Meñiques d'un bleu intense. Ces lagons servent de résidence à plusieurs espèces de flamands, canards mais aussi aux Vicuñas, aux renards et quelques espèces de souris Raton Tuco, Raton Olivaceo.

Sur le chemin du retour, à une vingtaine de km de SPA, nous tomberons en panne d'essence et devrons attendre sous qq arbres (beaucoup de chance de tomber en panne juste à l'endroit où il y'avait qq arbres !) que l'agence nous apporte un bidon d'essence. Ceci fait partie des joies du voyage !!
Voilà, je pars demain pour faire mon tour d'Uyuni, néanmoins, contrairement aux autres, je reviendrai ici (mon tour durera donc 4 jours au lieu de 3) et au retour je ferai un autre tour, celui de la Valle de la Luna, qui se fait au soleil couchant afin de profiter du jeu des lumières sur les diverses collines, canyons. Je reprendrai le même tour operator car j'ai bien aimé la guide, Angela. Cette vallée est le résultat de l'érosion des montagnes de sel, mais avec la poussière environnante, tout le sel est recouvert d'une couche ocre.