Enfin, le fameux départ est arrivé... le billet pour Santiago en poche, départ annoncé pour le 14 novembre 2010, pratiquement 4 ans après mon départ pour le tour du monde. A la recherche de mon Eldorado à moi, ma cité des Dieux.

Friday, January 28, 2011

Salar de Uyuni tour


Le samedi 15 janvier nous voilà partis en mini bus pour la frontière Bolivienne située à une cinquantaine de kilomètres de SPA. Le poste de frontière bolivien, situé à environ 4000m, est une simple bicoque de béton au milieu de rien. Là s'accumule divers mini bus tels que le notre, déchargeant/chargeant son lot de touristes, mais aussi toute une multitude de 4x4 type Toyota Land Cruiser.
Nous sommes 6 touristes par 4x4 + le chauffeur/guide. Soit un devant à côté du conducteur, 3 au milieu et 2 sur la dernière étroite banquette.
Notre voiture est constituée de la petite famille française, Thomas, Laetitia et Arnaud, ainsi qu'un jeune couple belge en voyage pour 9 mois, Philippe et Joëlle. Je suis donc la doyenne, situation à laquelle on finit par s'habituer avec résignation ! Poukram où sont donc mes 30 ans !!
Après avoir pris un petit déjeuner servi à côté de nos mini bus respectif et d'avoir essayer de trouver une planque pour faire pipi dans ce paysage dénudé, nous voilà parti dans notre Land Cruiser de 1997 qui essaiera tant bien que mal de nous empoisonner avec ses reflux de gaz d'échappement.
Notre guide, un jeune bolivien de 25 ans, s'appelle Eber. Il a une belle tête malgré le fait que le soleil d'altitude est déjà marqué son visage. Un beau sourire qui viendra souvent illuminer son visage.
La couleur de l'eau est en train de changer

Pour cette première journée, nous allons pouvoir admirer plusieurs lagunes notamment une qui changera de couleur sous nos yeux, passant d'un bleu foncé à un bleu lagon caraïbes et surtout la Colorada à proximité de laquelle nous passerons la 1° nuit à plus de 4000m. Nous allons aussi pouvoir contempler un nid de geysers crachant des boues de diverses couleurs (grises, ocres, rosés, jaunâtres). Nous traverserons le désert de pierres de Dali, ensemble de rocher sur une dune rappelant ceux qui figurent parfois dans les tableaux du dit peintre.
Nous aurons aussi droit à un pneu crevé peu après notre départ, nous en profiterons pour faire une pause pipi car la providence a voulu qu'un gigantesque pneu se trouve là, dans lequel nous les girls allons pouvoir cacher la nudité de nos postérieurs.
Laetitia à peine remise de son mal d'altitude à SPA ne supportera hélas pas cette nouvelle épreuve et verra l'arrivée à notre auberge en milieu d'après midi comme une bénédiction. Nous souffrirons tous d'un mal de crane plus ou moins fort.
Néanmoins ceci ne nous empéchera pas d'aller nous promener et d'admirer le jeu des lumières du soleil couchant sur la Laguna Colorada avec ses multiples flamants roses que nous mitraillerons avec nos appareils photos. Laeti pendant ce temps fera dodo dans la voiture avec Eber en nous attendant. Cette lagune de 60km² doit sa couleur rouge rouille au résultat produit par le vent et le soleil de l'après midi sur les nombreux micro organismes qui vivent à l'intérieur. Dans la matinée cette lagune a une couleur relativement ordinaire. Elle fait moins d'un mètre de profondeur et l'algue rose qui recouvre son fond sert de nourriture aux flamands roses (James, Chilien et Andins), 40 autres espèces d'oiseaux y ont aussi élus domicile.
Notre auberge posséde un confort fort sommaire et à mon avis côté hygiène ça doit pas être trop ça non plus. Les indiennes andines typiques nous servent notre repas, certaines ont l'air fort rebutées par notre présence, elles ne répondront à aucun de nos signes de politesse. La vie d'altitude est rude et j'ai souvent pu constater que les indiens qui peuplent ces endroits sont extrêmement austères.
Vue qu'il n'y a pas de tout à l'égout, nous jetons le papier hygiénique dans des corbeilles posées à côté de chaque cuvette, néanmoins celles ci ne seront pas changées et le lendemain matin elles débordent de toute part vue qu'il n'y a que 3 toilettes pour environ 4 chambres de 6 personnes. Beurk !
Le lendemain matin, la miss Laeti semble avoir repris qq couleurs même si ce n'est toujours pas la grosse péche. Nous découvrirons par la suite que la majorité des touristes souffrent plus ou moins intensément de l'altitude, certains rares cas nécessitent un transfert immédiat en hopital quand le conducteur a le réflexe de saisir la gravité de la situation (une personne est décédée il y'a environ un an de cela, le chauffeur restant persuadé que le mal allé passer).
Au menu d'aujourd'hui, le fameux "arbol de piedra" que tout le monde passant par là a pris en photo (n'est pas soeurette ?), 5 lagunes, un volcan, une voie de chemin de fer, des flamands, un renard, une vizcaya (lapin/rat), des vicuñas (même famille que le lama mais plus fine et sauvage) et surtout un accident qui nous fera perdre deux bonnes heures.
Une autre jeep a perdu sa roue avant droite, nous sommes les premiers à arriver sur les lieux de l'accident, l'un de ses passagers, un allemand Haiko que je connais vue que nous étions dans le même dortoir à SPA, à arrêter notre voiture pour nous avertir. Il est complètement paniqué et ne voudra plus remettre les pieds dans sa jeep même une fois celle ci réparée.
Les autres passagers on l'air beaucoup plus calme, en fait des boulons serrant la roue avant se sont dévissés à force d'être secoués dans tous les sens, la roue s'est donc carapatée, heureusement ils ne roulaient qu'a 12km/h à ce moment là, donc aucun bobos.
Nous devrons nous serrer pour lui laisser une place pendant que ses compagnons de route reprendrons le chemin dans leur jeep.
C'est une autre compagnie qu'il avait prise (Pamela Tours), à déconseiller fortement. Ils devaient se serrer à 6 derrière car leur conducteur était avec sa femme et son enfant, la place à l'avant était donc prise. On fait énormément de route sur ce tour, si comme nous toutes les personnes dans le groupe sont grandes, on est très vite mal à l'aise. Donc le fait d'avoir une place à l'avant est important.
Thomas a fait la tête jusqu'à ce qu'on dépose Haiko devant son hostal le soir venu!
tempête de sable !

Quant à nous nous avions encore une heure de route pour arriver à notre hotel de sel, un luxe incroyable par rapport au soir précédent ! au lieu d'un dortoir c'était des chambres de deux lits, il y'avait des douches chaudes ! l'endroit était beau (nous avons énormément regretté de ne pas le voir de jour, avec le retard que nous avions pris, nous ne sommes arrivés que la nuit tombée et le lendemain nous sommes partis avant le levé du soleil).
Pendant le dîner, lors d'une conversation sur certaines plaintes extrêmement superficielles que certains touristes peuvent émettre (sur le confort, la nourriture, etc), Joëlle commentera tout naturellement "ça c'est les vieux de 40 ans qui font se genre de commentaires !", assise juste à côté d'elle j'explose de rire tellement la situation est cocasse, surtout qu'elle ne réalise pas sa bourde avant de me voir ainsi ! là elle prendra un fard tout en me disant que moi je ne faisais que 35 ans et qu'on oubliait que j'en avais 42 !

Lors du couché, ce fût un plaisir de se glisser dans des draps propres (la nuit d'avant j'avais préféré dormir dans mon sac de couchage plutôt que de me glisser dans leurs draps, ainsi que le couple belge !). Nous dormirons tous très bien mais pas assez car le lendemain le levé est à 4h30, nous devons être sur le salar d'Uyuni avant le levé du soleil. Laeti semble enfin être elle même et fait plaisir à voir.


Après une heure de voiture environ nous nous arrêtons enfin sur ce fameux Salar d'Uyuni. Du blanc à perte de vue, des collines au loin, quelques îles parsèment aussi cette immensité blanche. Nous sommes sur le plus haut et le plus grand des salars du monde (2 fois plus grand que celui de Salt Lake aux US), à environ 3700 m d'altitude et faisant entre 12.000 et 9.000 km², la couche de sel fait entre 2 et 20 mètres de profonde.
Tout est bleu nuit, puis petit à petit cela se transforme en bleu très clair.
Mes compagnons de route mitraillent à tout bout de champ, essayant notamment de réussir ces fameuses photos perspectives ! Joëlle et Fifi ont même deux marionnettes qu'ils trimbalent partout et photographie (tel le nain dans Amélie Poulain). J'adore ces deux belges ! ils sont constamment de bonne humeur et s'enthousiasment pour tout.
Pendant ce temps, Eber ronfle ferme dans la voiture !
Après une bonne heure et demi, nous voikà repartie pour l'île aux cactus, là nous prendront notre petit déjeuner tout en contemplant un petit match de foot qui s'improvise sur le salar, un flambeur bolivien en Hummer (what a joke !), et de nombreux touristes s'exerçant à faire ces fameuses photos en perspectives.
L'île en elle même est intéressante, un rocher rouge recouvert d'immenses cactus faisant plusieurs mètres de hauteur. De son sommet on contemple mieux l'immensité du salar.
Gravité du Salar équivalente à celle de la lune : I believe I can fly, I beleive I can touch the sky..

Il ne nous reste plus beaucoup de temps hélas, nous repartons pour arriver aux abords du salar, nous déjeunons là dans un petit village touristique Pisiga, puis après route sur Uyuni.
Cette ville nous parait très sale et extrêmement lugubre. des déchets volent un peu partout, tout est aride, triste.
Le cimetière des trains reflètent bien cette ambiance, il y'a une certaine beauté dans ce lieu, une tristesse. Il signe parfaitement le mot "Fin" de notre aventure.
Nos chemins se séparent ici, mes compagnons continuent en Bolivie alors que je retourne à SPA. J'ai passé de très bons moments avec eux, j'ai eu de la chance de tomber sur un bon groupe.

Moi, Joëlle, Laeti, Arnaud, Thomas

Après deux petites heures, une autre jeep me ramènera ainsi que 3 autres personnes. Nous passerons une nuit près de la Laguna Colorada, puis le lendemain midi nous serons de retour à SPA.
Je passerai une nuit là dans mon petit hostal Sonchek, cette fois je me suis réservée une chambre seule histoire de souffler un peu. Je suis toute poussiéreuse et fatiguée mais je m'inscrirais quand même au tour de la Vallée de la Lune. Le lendemain je repars sur Calama où je déjeune avec le frère de Danny qui vit ici, puis 17 heures de bus pour La Serena où je passerai une nuit chez les parents de Danny avant de reprendre la route avec Bling Bling pour Santiago où je dois voir la chienne que je vais sans doute adopter et aider Danny à déménager certaines de ses affaires sur Buin.
Suite : le Sud !



Wednesday, January 26, 2011

San Pedro de Atacama


Mercredi 12 janvier, début d'après midi, je pose mon pied sur le sol poussiéreux de ce "world famous" village : San Pedro de Atacama (SPA).
Village oasis à 2436 m, constitué de maisons d'adobe aux couleurs beige/rosé, avec ses rues en terre/poussière. Il est situé dans la vallée du Rio San Pedro dans le désert d'Atacama considéré comme le plus aride du monde.
Ce village doit sa célébrité essentiellement au fait qu'il est le point de départ pour de nombreuses excursions (notamment le Salar d'Uyuni en Bolivie), néanmoins sa tranquillité, son côté international, ses maisons et sa magnifique petite église datant du XVII° siècle, en font un lieu à part. L'aspect touristique a attiré beaucoup de restaurateurs, hôteliers divers, ce qui fait qu'on peut y déguster des excellentes pizzas, tartes au chocolat, etc pour des prix relativement modique.

Je m'installe à l'hostal Sonchek détenue par une slovénienne. L'hostal est constitué de plusieurs petites cabanes d'adobe, donnant sur une cour interne en pierre mais possédant aussi un patio à l'arrière avec quelques hamacs et des tables. Les filles qui s'occupent de nous sont toutes très sympathiques.
J'ai rencontré dans le bus une petite famille française, deux frères, Arnaud et Thomas, et la polola de Thomas, Laetitia. Ils ont entre 25 et 30 ans. Ils viennent plus ou moins d'arriver de France et ont un mois pour aller de Santiago à Lima, tout comme moi ils veulent faire le tour de 3 jours au Salar d'Uyuni. Nous nous inscrirons dans la même agence "Estrella del Sur" pour le faire ensemble.

Je passe ma première après midi à fainéanter, prendre mes marques et à m'inscrire à des tours.
Dès le lendemain matin, levé à 3h30 du matin, départ à 4h00 pour aller voir le réveil des Geysers del Tatio situés à environ 100 km plus au nord.
Nous arrivons vers 7h00 du matin dans ce paysage lunaire, nous sommes à 4321 mètres et il fait - 8 °C. J'aurai du mettre mon collant car mon jean n'est pas suffisant, pour le reste ça va, j'ai un bonnet en laine, trois couches sur le torse et mes gants en soie.
Au levé du soleil, avec les différences de températures, les geysers se réveillent en crachant de l'eau généré par des flux violents de vapeur qui peuvent aller jusqu'à 10 mètres de hauteur. Ce terrain géothermique est constitué de 40 geysers, 60 sources d'eau chaude, et 70 fumerolles sur une surface de 3 km².
On a l'impression de se retrouver dans un paysage d'apocalypse néanmoins les centaines de touristes créent une note humour.

Nous sommes de retour à SPA vers midi. Je retrouve ma petite famille française qui m'apprend que Laetitia souffre énormément du mal d'altitude et qu'ils ont donc décidé de repousser le tour d'Uyuni d'une journée. Décidant de faire de même je m'inscris à un autre tour pour le lendemain via l'agence Desert Adventure.
Le tour "Lagunas altiplanicas y Salar" nous fera passer par le village de Toconao (40 km de SPA) constitué uniquement de maisons en pierre volcanique blanche : la liparita, donnant au village un aspect très différent des autres. Cette pierre est similaire à la pierre ponce mais un peu plus lourde, c'est aussi un excellent isolant. Le Quebrada de Jere se trouve juste à côté de Toconao, c'est une oasis verdoyante où on cultive toute sorte d'arbres fruitiers, au fond de sa gorge court une eau cristalline.
Nous bifurquerons ensuite sur le Salar d'Atacama, 3° salar plus grand du monde (après celui d'Uyuni en Bolivie et de Salt Lake aux US). Riche en minéraux, notamment le borax, potassium et 40% des réserves de lithium, le Salar est un lieu de résidence de 3 des 5 espèces de flamands roses, l'Andin, le Chilien et le James (uniquement en hiver).
La Laguna Chaxa se trouve dans le secteur de Soncor du Salar. Soncor est composé de lagons et marécages. Sur la surface du Salar, on observe des croûtes de sel générées par l'accumulation des cristaux produit par l'évaporation des eaux salées souterraines, certaines peuvent atteindre 70 cm de hauteur. On trouve aussi des lagons boueux peu profonds, tel la Laguna Chaxa, où les flamands roses, ainsi que d'autres volatiles, trouvent leur nourriture.
En continuant vers le sud, à 110 km de SPA et à 4000 m d'altitude, se trouve les lagunas Miscanti et Meñiques d'un bleu intense. Ces lagons servent de résidence à plusieurs espèces de flamands, canards mais aussi aux Vicuñas, aux renards et quelques espèces de souris Raton Tuco, Raton Olivaceo.

Sur le chemin du retour, à une vingtaine de km de SPA, nous tomberons en panne d'essence et devrons attendre sous qq arbres (beaucoup de chance de tomber en panne juste à l'endroit où il y'avait qq arbres !) que l'agence nous apporte un bidon d'essence. Ceci fait partie des joies du voyage !!
Voilà, je pars demain pour faire mon tour d'Uyuni, néanmoins, contrairement aux autres, je reviendrai ici (mon tour durera donc 4 jours au lieu de 3) et au retour je ferai un autre tour, celui de la Valle de la Luna, qui se fait au soleil couchant afin de profiter du jeu des lumières sur les diverses collines, canyons. Je reprendrai le même tour operator car j'ai bien aimé la guide, Angela. Cette vallée est le résultat de l'érosion des montagnes de sel, mais avec la poussière environnante, tout le sel est recouvert d'une couche ocre.

Tuesday, January 25, 2011

Région de La Serena



La Serena est une ville côtière située dans la vallée d'Elqui à 500 km au nord de Santiago, ses plages et son climat sont très prisées par les chiliens et les argentins qui affluent en janvier et février. En dehors de cela elle n'offre guère d'intérêt.
Les parents de Danny habitent là, nous y passeront le réveillon du 31. Comme pour Noël la bouteille de Coca Cola ne manque pas à l'appel, ici elle est même servie tiède, hummm ! mais une bouteille de vin rouge, un peu tiède à mon goût, fera diversion.
Le 2 janvier je pars pour Vicuña, je m'enfonce dans la vallée.

Vicuña et la Vallée d'Elqui.
A environ 66 km de La Serena à l'intérieur des terres se trouve Vicuña, petite bourgade agréable où je me poserai la première nuit pour aller voir les étoiles. L'air sec et les ciels sans nuages des vallées environnantes de La Serena donnent des conditions exceptionnelles pour l'observation des astres qui nous entourent, de par ce fait, de nombreux observatoires sont distribués à travers les vallées, deux d'entre eux sont accessibles au public.
Je réussi à m'inscrire pour le soir même mais pour la deuxième session (départ à 22h00) à l’observatoire del Panque situé à 16 km de Vicuña. Ce soir là nous aurons une chance extraordinaire car le ciel sera d'une clarté sans aucune turbulences ce qui nous permettra de voir les éruptions sur l'étoile Eta Catarina, signes précurseurs d'une prochaine mort que tout astronome attend avec impatience vue que d'après la taille monstrueuse de cette étoile, elle devrait donner une supernova, phénomène pratiquement jamais observé dans l'histoire de l'homme, seul qq rares témoignages ont été recueilli de par le monde dans un lointain passé.
La mort d'une telle étoile devrait provoquer une explosion d'une telle intensité qu'il devrait faire jour pendant plusieurs nuits sur la terre entière, elle est heureusement assez loin pour que notre planète ne soit pas plus affectée par cette explosion.
L'observatoire del Panque est assez récent, c'est un astronome français toulousain qui l'a installé. Il est uniquement dévoué au tourisme. C'est aussi le seul où un véritable astronome vous sert de guide, il a d'ailleurs formé les guides des autres observatoires dédiés au tourisme.
On ne réalisera qu'à la fin que nous sommes tous les deux français, il a un accent doux et hispanique quand il parle en anglais et mon accent anglais et aussi dépourvu d'accent français. Nous n'étions que trois touristes avec deux guides et le ciel entier pour rêver...
Le lendemain, je pars pour Pisco Elqui, petit village au fond d'une vallée verdoyante à environ 40 km de Vicuña. Toute la vallée d'Elqui est cultivée, beaucoup de vignes uniquement pour le fruit qui est exporté dans nos pays, mais quelques arbres fruitiers aussi, des abricotiers, des figuiers, etc.
C'est aussi la région du Pisco, alcool de 40/50 ° issue du raisin est surtout la base du fameux Pisco Sour.
Je m'installe dans un camping pratiquement désert, ma tente est plantée sous un saule pleureur, à quelques pieds au dessus d'un ruisseau gargouillonant. Bling Bling (BB) est garée juste devant afin de profiter de l'ombre elle aussi.
Les toilettes et douches sont situés dans une petite bicoque de bois au dessus de mon campement, sur une petite falaise qui surplombe le ruisseau.
Plusieurs affiches proposent divers massages reiki, ayurvédiques, etc, souvent les mêmes personnes peuvent aussi vous déchiffrer votre futur. Nous sommes au pays des hippies à forte influence indienne.
Dans une vallée voisine, la vallée de Cochiguaz, se trouve plusieurs campements "New Age". Elle est réputée pour être un haut centre énergétique magnétique. La localisation de cet endroit spécial est 30º Sud et 70º Ouest. Depuis 1960 beaucoup de fraternités ésotériques liées à l'astrologie, au yoga et à la méditation, ont monté leurs communautés dans l'Elqui. Toute la vallée se trouve aujourd'hui baignée dans cette ambiance.
On prétend même que cet endroit attire les visites d'êtres des autres mondes...

Le lendemain de mon arrivée dans ce havre de paix, en fin de journée, alors que je viens juste d'arriver dans la cabane où se trouve les toilettes/douches j'entends le toit en zinc qui craque, puis un grondement sourd envahit l'espace, le sol tremble sous mes pieds. J'ouvre la porte du cabanon, la vallée s'offre à mes yeux, pas âme qui vive, aucun bruit autre que ce monstre sous mes pieds qui grogne de fureur.
C'est lugubre, angoissant, gigantesque. Il ne tient qu'à ce monstre de se fâcher réellement et de tout détruire. Mais quelques secondes après le bruit s'amenuise et les chiens commencent à aboyer de toute part.
Ce fût ma première expérience, cette fois ci je ne suis pas passée à côté, la bête m'a prise dans son sillage et m'a laissé sauve. Je pense que je me passerai de sa présence dorénavant.

Je décide de m'inscrire à une balade à cheval de deux jours dans la vallée de Cochiguaz. On doit rejoindre la laguna de los Cepos, à 3000 m et camper là haut.
Le matin de notre départ je fus fort surprise d'apprendre que nous n'étions que deux à participer à cette excursion, de plus la deuxième était une femme française de mon âge !! incroyable !
Je fis donc la connaissance d'Elizabeth, très belle femme brillante, elle aussi à la recherche de sa voie.
Avec nous se trouve notre guide, Antonio un Huaso (équivalent du gaucho argentin) intéressant et calme, ainsi qu'un jeune stagiaire en tourisme de 23 ans venant de Santiago.
On part en longeant la rivière pour finir par monter et arriver à la fameuse lagune de los Cepos, d'un vert sombre. Seul Sebastiano et moi auront le courage de nous baigner dans cette eau fraîche
Le site est très beau, entouré de montagnes. Nos chevaux et notre mule paissent en liberté de l'autre côté de la lagune. Notre dîner sera royale, préparé par Sebastiano qui semble très enthousiaste par toute cette aventure et effaré en apprenant nos ages, sur quoi Antonio dira qu'on fait aussi jeune parce qu'on est heureuses...if only !!! enfin, au moins on essaie de le trouver ce bonheur.
Le lendemain en fin de matinée, nous monterons un peu plus haut pour nous retrouver dans une petite vallée recouverte d'une poussière couleur rouille, très légère, qui nous recouvrira entièrement avec nos montures.


Puis retour au campement pour un déjeuner copieux et lévement du camp.
Antonio nous laissera partir devant pendant qu'il aidera un autre guide à décharger sa mule. Hélas Sebastiano ne reconnaîtra pas le chemin et arrivé devant une barrière pensera s'être trompé (alors que nous étions sur la bonne voie) et fera machine arrière alors qu'Eli et moi l'attendrons en bas de la côte. Ce n'est qu'une fois redescendu en compagnie d'Antonio qu'on réalisera que cet abruti avait déchiré les flancs de son cheval avec son éperon, Dieu merci il n'en avait qu'un qu'Antonio lui avait donné au début de la chevauché. Moi qui avait déjà fait la grimace à la vue de ces instruments, je n'ai pas pu m’empêcher de lui dire qu'il ne devrait jamais passé ce genre d'objets à des débutants et qu'une petite branche faisait aussi bien l'affaire tout en ne faisant pas de dégâts. le gosse était en larmes en constatant ce qu'il avait fait, Antonio dégoûté de retrouver son cheval avec un flanc lacéré et en sang.
Je vérifie toujours l'état des chevaux dans ces pays là, Antonio était un bon homme de cheval, il s'occupait bien de ses bêtes, même si elles ne recevaient pas d'extras, elles étaient traités sans brutalités et avec beaucoup de calme. Mais un gamin avec un jouet dangereux ne sait souvent pas maîtriser ses emportements, Antonio aurait du le savoir.
Malgré cet incident, la balade s’achèvera sur une bonne note.
Eli et moi seront ravies de retrouver une bonne douche et un vrai lit une fois de retour à Elqui.
Le lendemain nous irons nous faire masser par l'une de ses fameuses hippies qui au final ne sait pas plus masser que nous !
Nous partirons en fin de journée pour Vicuña ou nous passerons une dernière nuit ensemble avant que nos chemins se séparent, Eli part sur Santiago rejoindre un ami et je veux visiter la vallée de Limari.

Limari Valle et retour à La Serena
La Vallée de Limari suit la rivière Limari, tout comme dans la vallée d'Elqui, le seul endroit qui est vert est le fond de la vallée alors que tout le reste est super sec, de la rocaille. Les premiers 77 km entre Vicuña et Hurtado sont relativement sec, puis je retombe dans le même genre de paysage qu'avant, des cultures au fond des vallées, les maisons juste au dessus, puis des montagnes pelées.
Je m’arrête au Monumento Natural Pichasca où l'on peut voir des troncs d'arbres momifiés datant de 65 millions d'années ! plus tard je visite al Valle del Encanto, l'un des sites archéologiques les plus important du Chili où je peux observer plusieurs pétroglyphes sur les divers rochers ayant été fait par la civilisation Molle, soit 700 ans avant JC.



Je passerai la nuit dans un hôtel balnéaire de los Socos, lieu réputé pour ses eaux. Le lendemain matin avant de repartir, je me poserai une demi heure dans un bain chaud à remous....aaahhhh!
Me voilà parti pour visiter le parc Fray Jorge situé à 110 km au sud de La Serena, le long de l'océan. Cette réserve nationale couvre 9959 hectares et est recouverte d'une forêt pluviale qui contraste avec les alentours désertiques. Cette forêt survit uniquement grâce au brouillard quasi constant qui la recouvre, c'est de la qu'elle puise toute son eau vue qu'il ne pleut pratiquement jamais ! Ce brouillard est le résultat des eaux chaudes de la rivière Limari se jetant dans le froid océan Pacifique. Hélas, juste un petit chemin d'un kilomètre est praticable pour le touriste, le garde forestier m’annoncera qu'ils sont en train de le rallonger et d'en construire un autre plus bas. Par contre il faut minimum un 2WD pour arriver en haut et beaucoup se retrouve coincés à mi chemin. Je prendrai à bord toute une famille pour les emmenés au bout !

Je suis aussi allée voir une réserve marine à Punta de Choros, environ 60 km au nord de la Serena, plusieurs pingouins d'Humboldt y séjournent, ainsi que plusieurs espèces différentes de cormorans et de bobbies (en français?), plus diverses colonies de lions de mer et un dauphin !!

Je resterai une nuit à La Serena chez les parents de Danny avant de prendre un bus pour San Pedro de Atacama, soit 17 heures de bus !