Enfin, le fameux départ est arrivé... le billet pour Santiago en poche, départ annoncé pour le 14 novembre 2010, pratiquement 4 ans après mon départ pour le tour du monde. A la recherche de mon Eldorado à moi, ma cité des Dieux.

Sunday, December 26, 2010

Valparaiso



La semaine dernière j'ai décidé de me rendre à Valparaiso pour quelques jours en attendant que les papiers de transfert de propriétaire de ma voiture soient prêt.
J'ai trouvé sur internet un hostel, Casa Kreyenberg, sur Avenida Alemania, au niveau de Monte Alegre.
Un couple de Chilien d'environ 30 ans gérait l'hostel. Lucia, une artiste peintre et son pololo, Juan Pablo, étudiant en tourisme. Les deux très doux et sympathiques. Lucia essaie de se faire connaitre afin de pouvoir vivre de son art, je l'ai donc mise en contact avec Danny qui lui a proposé de faire un entretien sur sa chaîne câblée (qui n'ai toujours pas ouverte, tout va plus lentement dans ce pays).

Je suis arrivée en fin d'après midi le lundi, après un trajet d'environ 1h30 de bus de Santiago (Valparaiso se situe à environ 100 km à l'ouest de Santiago). Nous n'étions que trois dans l'hostel ce soir là, une suédoise (Emma) de 27 ans et moi dans le dortoir et une argentine (Marina) qui était dans une chambre seule.

Un peu d'histoire maintenant, Valparaiso a été fondé en 1542 pendant la période coloniale. Au 19° siècle cette petite bourgade devint un grand port par où transitait les navires se rendant sur la cote Ouest de l'Amérique du Nord, la ville devint alors la base commerciale pour les sociétés européennes d'import export opérant dans la région du Pacifique. Par là même elle devint aussi un grand centre bancaire.
La vie se développa principalement sur les collines environnantes constituant la base du Valparaiso contemporain. Au 19° siècle le bord de mer de cette baie fut aussi rempli afin de créer une base plane aux pieds des collines, créant "El Plano".
Ce fut pendant cette période de prospérité que de beaux édifices virent le jour sur Cerro Alegre et Concepcion. La ville s'étendit sur les coteaux. La première bourse d'Amérique du Sud vit le jour ainsi que les bureaux du plus vieux journal hispanique "El Mercurio"(1° publication en 1827) qui demeure aujourd'hui le journal le plus répandu au Chili.
Les choses changèrent au début du XX° siècle. Tout d'abord avec l'ouverture du canal du Panama en 1914 puis avec la crise économique des années 30. La ville sombra petit à petit dans l'oubli.
San Antonio, une ville à environ 150 km plus au sud, devint la ville portuaire des containers; les banques déplacèrent leur siège sociale sur Santiago et la classe moyenne déménagea pour habiter Viña del Mar, un bourg voisin de Valparaiso.
Ce n'est que relativement récemment, avec l'argent de l'UNESCO, du tourisme et d'autres aides privées, que Valparaiso commença à renaître de ses cendres. Les maisons sont peu à peu restaurées. Néanmoins peu d'édifices des temps coloniaux demeurent car la majorité ont succombé au tremblement de terre de 1906, aux feux, ainsi qu'aux pillages constants des pirates.

Le Valparaiso d'aujourd'hui est donc constitué du "El Plan" où se trouve son centre des affaires, puis au dessus, recouvrant les collines alentours se trouve une agglomération d'édifices de toutes formes et couleurs qui semblent dévaler les collines, le tout dans un désordre guilleret. Ces collines sont desservies par 15 "ascenseurs", sorte de funiculaire, datant des années 1883-1914.
Cerro Alegre et Cerro Concepcion sont le coeur de la zone désigné protégée par l'UNESCO et représente le symbole de Valparaiso pour beaucoup.
Sur de nombreux murs ont peu découvrir des fresques d'artistes divers, il y'a même un "museo al cielo abierto" sur le Cerro Bellavista où l'on peu admirer 17 oeuvres peintes par des artistes chiliens reconnus.
Une des maisons du poète Pablo Neruda, La Sebastiana, se trouve aussi ici.

J'ai adoré cette ville, contrairement à Santiago elle possède une âme. On sent son côté bohème, ses habitants sont accueillants et vont même jusqu'à vous inviter à visiter leur maison. Ainsi un homme d'une soixantaine d'années, nous voyant prendre des photos de sa magnifique demeure avec Emma, nous a invité à découvrir son jardin avec ses abeilles, nous à présenter à sa famille et ses animaux, puis nous a offert un café dans sa verrière tout en nous contant l'histoire de sa maison et ses projets.

Ville qui mérite de s'y perdre, monter, descendre, remonter, redescendre, prendre un de ses ascenseurs, avoir l'oeil chatouillé par les couleurs intenses d'une fresque murale, voir les énormes paquebots patienter leur tour au loin, les chargements des containers. Le contraste entre la modernité, l'industrialisation et une "bourgade désuète"; un coté où le temps est rentabilisé et un autre où il est oublié.



No comments:

Post a Comment